Nicola
et Stéphane SIRKIS sont nés le 22 juin
1959 à Anthony, dans les Hauts-de-Seine. Stéphane a une cicatrice
au dessus de l'oeil droit et les yeux marrons de Nicola tirent sur le vert alors
que ceux de Stéphane sont noisettes. Les SIRKIS partent à l'âge
de deux ans pour Bruxelles, ou leur père avait été nommé à un
poste important dans la capitale Belge. C'est donc dans une famille plutôt
bourgeoise qu'ils seront élevés, bercés par la musique
classique qu'écoutaient leurs parents : "Jusqu'à l'âge
de 13 ans, nous avions le privilège d'être des Français
résidant à l'étranger. Quand on est môme, on a vite
tendance à se sentir supérieur! on formait un vrai gang de Français
dans une école qui regroupaient des Européens de diverses nationalités.
Pour les vacances, nous partions dans le Tarn, où notre père
avait acheté une maison" L'une des premières révoltes
des frères SIRKIS, la guerre du Vietnam : "On était contre
l'OTAN, déjà du côté des minoritaires, c'est à dire
des Viets." A 13 ans, Nicola tombe pour la première fois
amoureux : "C'était une gamine que j'avais rencontrée
en colonie, à l'époque des flirts, des slows et des boums. Comme
on n'habitait pas le même pays, nous nous sommes vite séparés.
Je me souviens d'un grand cafard après la colo, on s'écrivait
des lettres." C'est à cette même époque que Nicola
commence à écrire ses premiers textes : "J'ai créé un
journal qui ne tirait qu'à un seul exemplaire. Il paraissait tous les
mois, si j'avais peu de temps, sinon toutes les semaines. Il y avait des hit-parades
de disques, de films et de bouquins, mais aussi de mes premiers textes sur
l'actualité. J'écrivais par exemple sur la révolution
au Nicaragua." En 1972, leurs parents se séparent et Nicola, Stéphane
ainsi que Christophe le frère aîné se retrouve dans un
pensionnat près de la frontière pendant deux ans.
Pour Nicola, c'est la période
la plus noire de son adolescence : "Je me sentait emprisonné,
contraint par des horaires, je sentais un total manque de liberté,
c'est néanmoins dans cette période que j'ai été le
plus brillant. J'étais premier de ma classe. " Tout cela se
dégrade quand il commence à se passionner pour la musique
les boums et les filles. En 1974, Ils reviennent en France avec leur mère
et s'installent dans un petit appartement à Châtillon. Après
avoir visité quelques lycées parisiens, Nicola se retrouve
dans le privé et rate quatre fois son bac! "Je ne m'intéressais
qu'à l'écriture et à la philo, les études ne
m'intéressaient plus!" En matière de musique ses préférences
vont sur les Rolling Stones, Patti Smith et surtout David Bowie. Mais Nicola sera
surtout emballé et marqué par
la vague punk : les Cure, les Strangler et le Clash...Stéphane, lui,
rentrera en fac sans avoir le bac, mais par examen,
pour faire de la psycho à Malakoff avant de
travailler dans les centres de loisirs et d'être
moniteur de ski à La Plagne... Plus destroy
et révolutionnaire que son frère, Stéphane
a, dans le groupe, une réputation d'intello
et d'ex-gauchiste un peu loub : "J'étais
très branché sur la politique pendant
mon adolescence : aujourd'hui(en 1987), il n'y
a plus que Jack Lang et les mouvements anti-racistes
qui me donnent l'envie de bouger." Ses autres passions
sont la moto, la boxe française et la BD. Nul
doute que Stéphane était dans sa jeunesse
le plus branché rock des 4 indos.Les
quelques mois qui précédent
la naissance d'Indochine, Nicola les passe au sein d'un petit groupe amateur
formé par Stéphane : "Les Espions". Un groupe punk, dont le
répertoire comptait près d'une dizaine de morceaux tels que "gosses
de riche" dans lequel le groupe s'en prenait violemment au groupe Edith Nylan,
qui avait beaucoup de moyens pour faire une musique prétendue punk.
La première fois que Nicola a chanté en public était à Angers, à l'occasion
d'un mariage. N'ayant qu'une dizaine de titres au répertoires, le
groupe les a joué 7 fois pour animer la soirée. Mais "les espions" ne
survivront pas longtemps, car, le propriétaire du local ou ils répétaient,
leur a proposé de monter un label de disques avec tous les groupes
qui répétaient chez lui. Comme il n'y avait que des groupes "babas,
ils ont refusés et ont été viré du local. Cette
expulsion a engendré la fin prématurée du groupe, car, à l'époque,
trouver un local n'était pas facile, et sans local, il valait mieux
laisser tomber.
Page 1